
Les autorités gabonaises ont déclenché une controverse en suspendant la diffusion des chaînes de télévision et des stations radio internationales telles que RFI, France 24, TV5 Monde et Africa News. Cette décision, qui fait suite à la restriction d’internet et à l’imposition d’un couvre-feu, serait motivée par des préoccupations liées à la partialité potentielle de ces médias étrangers.
Le ministre de la Communication, Rodrigue Mboumba Bissawou, a exposé les raisons de cette décision lors d’une récente interview sur France 24 le 25 août au soir. Interrogé sur l’absence d’accréditation des médias étrangers pour couvrir les élections du 26 août, le ministre a reconnu la présence de correspondants étrangers opérant au Gabon depuis des années. Cependant, il a souligné la nécessité de distinguer le journalisme de l’activisme.
Les déclarations du ministre font référence à l’élection présidentielle de 2016, lorsque certaines sources médiatiques étrangères auraient adopté des positions partisanes au lieu de maintenir une approche neutre. Des contenus récents provenant d’organes de presse tels que l’AFP et RFI semblent étayer ces inquiétudes, renforçant ainsi la position du ministre.
Les critiques affirment que ces médias tendent à favoriser les récits de l’opposition, une tendance particulièrement visible pendant les périodes électorales. Selon elles, ce parti pris se traduit par des portraits flatteurs des candidats de l’opposition, l’omission de leurs erreurs et la mise en avant d’allégations de fraude électorale sans preuves tangibles. Un professeur en science politique de l’Université Omar Bongo (UOB) a expliqué que de nombreux médias internationaux accordent davantage d’importance à l’opinion qu’à la neutralité.