
Le délai de recours à l’avortement dans le processus de l’intervention volontaire de la grossesse au Gabon passe de dix à douze semaines. « Cette nouvelle marge va permettre de détecter chez l’enfant à naître d’éventuels anomalies qui ne seraient pas visibles plus tôt », a précisé Erlyne Antonela Ndembet-Damas. La ministre gabonaise de la justice s’est prononcée sur la nouveauté incluse dans le processus de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Dans un entretien paru dans l’hebdomadaire panafricain « Jeune Afrique », Erlyne Antonela revient sur les cas autorisés de pratique d’une IVG en toute légalité au Gabon.
« Les opérations seront toujours pratiquées en milieu hospitalier » a-t-elle précisé. L’IVG reste une infraction punissable en République Gabonaise. Elle n’est admise que dans les cas de risque de malformations du fœtus. Cette intervention peut être effectuée lorsque la vie de la mère est en danger. L’interruption de la grossesse est également autorisée en cas de conception par viol ou inceste.
La prolongation du délai de recours à l’avortement est désormais effective pour protéger la mère et l’enfant. « Cette réforme engagée par le gouvernement vient en réponse à un problème de santé public majeur » a-t-elle indiqué.
Au Gabon, les avortements clandestins sont monnaie courante. « 23% de femmes ont eu recours au moins une fois dans leur vie à cette forme d’interruption de grossesse » a déclaré Erlyne Antonela Ndembet-Damas. Cette pratique n’est pas sans effet sur la santé et la fertilité des jeunes filles. Parallèlement, 21% des femmes ayant avorté sur les 23% ont connu des complications médicales. L’avortement clandestin est la deuxième cause de décès maternels au Gabon.